Contrairement à l'idée reçue, Schelling est davantage qu'une simple étape vite dépassée dans l'aventureuse destinée de l'idéalisme allemand. Il en épouse la forme, comme les contours. Après la mort prématurée de Hegel, c'est à lui que revient la tâche d'en dresser le bilan. C'est ce qu'enseigne l'ensemble de son oeuvre.
Une oeuvre ouverte et inachevée où chaque texte est moins révélateur par lui-même que par la place qu'il occupe au sein d'une courbe difficile à dessiner. A chaque ligne nous voyons s'essayer et se défaire une pensée sans cesse retenue. Parler de Schelling, ce n'est donc pas évoquer un système mais raconter ou faire vivre l'histoire d'une pensée.
C'est bien ce que nous montre Emilio Brito qui, au sein de la coupe longitudinale qu'il nous propose, nous montre deux moments de stabilité. Le premier de 1803 à 1808, et le second de 1827 à 1854. Stabilité relative où une synthèse tente de s'édifier puis de s'imposer. Synthèse qui se reconnaît comme béante et infinie. 1794-1801 et 1808-1827 sont des périodes critiques où la pensée de Schelling ne cesse d'opérer des variations sur elle-même : selon les exigences d'une recherche qui rebondit sans cesse sur ses propres résultats. C'est en s'appuyant sur cette odyssée intellectuelle qu'Emilio Brito montre l'importance du débat foi-savoir au sein de l'oeuvre schellingienne. A l'heure où l'idéalisme s'achève, il est possible que l'oeuvre de Schelling longtemps occultée sorte de son retrait.
Auteur : Emilio Brito
Titre : Philosophie et théologie dans l'oeuvre de Schelling
Editeur : Ed. du Cerf
Collection :
Année : 2000